Bien être Magazine
L’inhalation, c’est un peu comme les remèdes de grand-mère : ça sent bon l’eucalyptus, ça pique un peu les yeux, et pourtant… ça fait un bien fou. Longtemps reléguée au placard face à l’essor des médicaments modernes, elle revient en force, notamment pour soulager les affections ORL de manière naturelle et efficace. Et si l’on redécouvrait ensemble cette pratique ancestrale, ses bienfaits, et comment l’utiliser au quotidien sans se brûler les narines (littéralement) ?
Pourquoi faire une inhalation ? (et pourquoi ça marche vraiment)
Je me souviens encore de ces soirées d’hiver chez ma grand-mère. Nez bouché, gorge irritée, elle sortait sa vieille casserole, y versait de l’eau chaude, quelques gouttes d’huile essentielle de thym ou d’eucalyptus, une serviette sur la tête… et magie : je respirais à nouveau.
L’inhalation, qu’elle soit humide ou sèche, repose sur un principe simple : faire pénétrer des substances volatiles (souvent des huiles essentielles ou des extraits de plantes) directement par les voies respiratoires. Résultat : décongestion des sinus, hydratation des muqueuses, effet antibactérien et même antivirale selon les actifs utilisés.
Inhalation humide ou sèche : quelle différence ?
L’inhalation humide, c’est la plus connue : de l’eau chaude (non bouillante !), des vapeurs qui montent, et vous qui respirez profondément sous une serviette. Elle est idéale en cas de rhume, sinusite, bronchite ou simple nez bouché.
🌿 Astuce maison : ajoutez 2 gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus radié et 1 goutte de ravintsara dans un bol d’eau chaude. Fermez les yeux, respirez. Effet hammam express.
L’inhalation sèche, quant à elle, se fait sans vapeur. Elle consiste à déposer quelques gouttes d’huile essentielle sur un mouchoir, un galet poreux ou un stick inhalateur (comme le célèbre Vicks inhaler). Pratique à emporter, idéale dans les transports ou au bureau.
Comment faire une inhalation correctement ?
On sous-estime souvent ce petit geste santé, et pourtant, mal réalisée, une inhalation peut être inefficace… voire désagréable. Voici les étapes simples mais cruciales :
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Faites chauffer de l’eau (environ 70–80°C) – évitez l’eau bouillante qui pourrait irriter.
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Versez l’eau dans un bol ou inhalateur (type Humer ou Pranarôm).
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Ajoutez vos huiles essentielles ou sachets de plantes.
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Penchez la tête au-dessus du bol, recouvrez-la avec une serviette.
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Inspirez profondément pendant 5 à 10 minutes, les yeux fermés.
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Reposez-vous 15 minutes après. Évitez de sortir au froid immédiatement.
Quelle huile essentielle pour inhalation en cas de rhume ou sinusite ?
Ah, la fameuse question ! Voici mes incontournables :
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Eucalyptus radié : un must contre le nez bouché. Antiviral, expectorant, ultra efficace.
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Ravintsara : renforce l’immunité et dégage les voies respiratoires.
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Menthe poivrée : coup de fouet immédiat, mais attention aux yeux (très puissant).
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Tea tree : antiseptique naturel, utile en cas d’infection.
🛑 Attention : les huiles essentielles ne sont pas anodines. Déconseillées aux femmes enceintes, allaitantes et aux enfants de moins de 6 ans. Demandez conseil à un professionnel.
Combien d’inhalations par jour ?
En général, 1 à 2 inhalations par jour suffisent, surtout si vous utilisez des huiles essentielles. Plus n’apportera pas plus d’effet… et pourrait même irriter vos muqueuses.
En cas de rhume tenace, une inhalation le matin et une le soir peuvent vraiment accélérer la guérison.
Et les inhalateurs tout prêts, ça vaut quoi ?
Vicks inhaler, sticks à l’eucalyptus, galets à infuser… Ces versions prêtes à l’emploi ont l’avantage de la praticité. Moins puissants que les inhalations maison, ils restent utiles pour dégager temporairement le nez ou apaiser une gêne en journée.
Personnellement, j’en glisse toujours un dans mon sac l’hiver. C’est un petit geste simple qui évite de dégainer un énième mouchoir.
Les erreurs à éviter quand on fait une inhalation
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Verser de l’eau bouillante dans le bol : vous risquez plus l’irritation que le soulagement.
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Trop doser les huiles essentielles : 2 à 3 gouttes suffisent largement.
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Ouvrir les yeux pendant l’inhalation : ça pique. Beaucoup.
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Sortir dehors juste après : vos muqueuses sont sensibles. Attendez un peu.
Inhalation : une solution naturelle, mais pas magique
On ne va pas se mentir : une inhalation ne remplace pas un traitement médical en cas d’infection sévère ou de fièvre persistante. Mais comme soin d’appoint, ou en prévention, elle a toute sa place dans une trousse santé naturelle. Et elle fait souvent des merveilles là où les médicaments échouent : elle soulage, hydrate, libère, apaise.
Conclusion : Revenir aux fondamentaux
Dans un monde saturé de pilules, sirops et sprays, redonner une place à un geste aussi simple qu’une inhalation, c’est presque un acte militant. C’est prendre le temps d’écouter son corps, d’agir en douceur, de respirer pleinement. Et parfois, c’est exactement ce dont on a besoin.